Tantôt avec un brin de condescendance, tantôt avec la fascination qu’inspire la précocité du « génie », les œuvres de jeunesse, qu’elles soient recueillies par les auteurs eux-mêmes ou par leurs proches, suscitent depuis le XVIe siècle une curiosité jamais démentie. À travers une série d’études de cas, qui s’échelonnent de la Renaissance aux Lumières (d’Érasme à Germaine de Staël), on envisage ici l’essor de la notion et les valeurs qui s’y attachent, en privilégiant des interrogations d’ordre rhétorique, poétique et anthropologique : la fabrique de l’éthos juvénile (les représentations de la jeunesse que construisent ou véhiculent les textes), les questions de choix génériques (y a-t-il un discours relatif à des genres juvéniles, plus particulièrement voués ou propices à l’éclosion de jeunes talents ?), le regard rétrospectif porté par la maturité sur la jeunesse – tous gestes qui contribuent aussi à produire des catégories d’histoire littéraire.
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