Camille-Ernest LABROUSSE

Né le 16 mars 1895 à Barbezieux, petite ville de Charente. Issu d’une famille d’artisans (son arrière-grand-père et son grand-père sont maréchaux-ferrants), son père est un commerçant possédant un magasin de nouveautés. Labrousse n’appartient donc pas à un milieu lettré même si l’ambition d’apprendre ainsi que la présence du livre et de la culture au sens large sont bien présents dans le cercle familial. C’est aussi, peut-être surtout, une famille intéressée par la politique, de tradition républicaine, plus ou moins radicale selon les générations. Labrousse se définit comme un Bleu de l’Ouest, un homme de progrès mais par une voie raisonnable, non révolutionnaire. La grande passion de Labrousse est pourtant la Révolution française. « Elle a été la fidélité de toute ma vie », écrit-il. Lecteur dès ses quatorze ans, grâce aux bibliothèques de la Ligue de l’enseignement et d’une Société de lecture, des œuvres de Michelet, Victor Hugo voire d’Adolphe Thiers. Il fonde ensuite un éphémère Club des Jacobins, puis en 1911 un groupe d’Etudes sociales de Barbezieux de tendance communiste-anarchiste.

Monté à Paris en 1912, il est étudiant en histoire à la Sorbonne où il adhère au groupe des étudiants socialistes révolutionnaires. L’année suivante, il entreprend un mémoire de diplôme d’études supérieures sous la direction d’Alphonse Aulard. Mobilisé en 1914, il est gravement malade et réformé en 1915, puis nommé au lycée de Rodez. En 1917, il se marie avec la fille d’un notable bordelais. Il adhère entre-temps, en 1916, au Parti socialiste et, grâce à Longuet, il entre comme rédacteur à L’Humanité en 1919. Il rédige en particulier en novembre 1921 un article comparant, sous l’angle de la paysannerie, les révolutions française et bolchevique. Il appartient à cette majorité du Parti socialiste qui vote à Tours en 1920 l’adhésion à la Troisième Internationale mais, refusant son évolution vers le bolchevisme et la croyance en une révolution proche, il est contraint de quitter L’Humanité en 1924 et il quitte le parti en 1925. Il s’éloigne désormais de la politique et des partis et se consacre activement à ses travaux de recherche. La politique continue à l’intéresser mais moins comme activiste qu’en faisant de ses préoccupations sociales et politiques des thèmes de recherche. Peu concerné par le Front populaire, il revient pourtant au Parti socialiste en 1938. Membre du Parti socialiste clandestin pendant la Seconde guerre mondiale, il dirige le cabinet de Léon Blum lors de son dernier passage au pouvoir en juillet-août 1948.Il dirige également la Revue Socialiste de sa fondation en 1946 jusqu’en 1954 qui le voit démissionner à cause de son opposition à la CED.

Dès la fin de la guerre de 1914, il s’inscrit à la Faculté de droit de Paris, pour les sciences économiques, avec le sentiment que l’économie tient un rôle central dans l’évolution des sociétés. Il commence en 1924 une thèse de doctorat consacrée aux « Origines historiques françaises des Assurances sociales » d’après les expériences de la Révolution française. Le chapitre introductif consacré à la conjoncture économique et sociale au XVIIIème siècle devient en fait sa thèse d’histoire économique, soutenue en 1932 à la Faculté de droit. Elle est publiée en 1933 avec pour titre Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIè siècle. Sur les conseils de Georges Lefebvre, professeur d’histoire de la révolution française à la Sorbonne et admirateur de l’Esquisse, il s’engage dans la préparation d’une thèse d’histoire, soutenue en 1943 et publiée en 1944, La Crise de l’économie française à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution.

 

Rédacteur prinicpal : 
Jean-Yves Grenier
Champ disciplinaire : 
Histoire
Elements biographiques
Date de naissance : 
16 mars 1895
Nationalité : 
Français
Pays d'exercice : 
FRance
Origines sociales : 

Issu d’une famille d’artisans (son arrière-grand-père et son grand-père sont maréchaux-ferrants), son père est un commerçant possédant un magasin de nouveautés. Labrousse n’appartient donc pas à un milieu lettré même si l’ambition d’apprendre ainsi que la présence du livre et de la culture au sens large sont bien présents dans le cercle familial. C’est aussi, peut-être surtout, une famille intéressée par la politique, de tradition républicaine, plus ou moins radicale selon les générations.

Origines géographiques : 

Charente

Affiliations politiques et syndicales : 

Labrousse se définit comme un Bleu de l’Ouest, un homme de progrès mais par une voie raisonnable, non révolutionnaire. La grande passion de Labrousse est pourtant la Révolution française. « Elle a été la fidélité de toute ma vie », écrit-il. Lecteur dès ses quatorze ans, grâce aux bibliothèques de la Ligue de l’enseignement et d’une Société de lecture, des œuvres de Michelet, Victor Hugo voire d’Adolphe Thiers. Il fonde ensuite un éphémère Club des Jacobins, puis en 1911 un groupe d’Etudes sociales de Barbezieux de tendance communiste-anarchiste.

En 1912, il adhère au groupe des étudiants socialistes révolutionnaires.

Il adhère en 1916 au Parti socialiste et, grâce à Longuet, il entre comme rédacteur à L’Humanité en 1919. Il rédige en particulier en novembre 1921 un article comparant, sous l’angle de la paysannerie, les révolutions française et bolchevique. Il appartient à cette majorité du Parti socialiste qui vote à Tours en 1920 l’adhésion à la Troisième Internationale mais, refusant son évolution vers le bolchevisme et la croyance en une révolution proche, il est contraint de quitter L’Humanité en 1924 et il quitte le parti en 1925.

Activités professionnelles

Carrière universitaire

Etudes supérieures : 

Monté à Paris en 1912, il est étudiant en histoire à la Sorbonne où il adhère au groupe des étudiants socialistes révolutionnaires. L’année suivante, il entreprend un mémoire de diplôme d’études supérieures sous la direction d’Alphonse Aulard.

Thèse : 

Il commence en 1924 une thèse de doctorat consacrée aux « Origines historiques françaises des Assurances sociales » d’après les expériences de la Révolution française. Le chapitre introductif consacré à la conjoncture économique et sociale au XVIIIème siècle devient en fait sa thèse d’histoire économique, soutenue en 1932 à la Faculté de droit. Elle est publiée en 1933 avec pour titre Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIè siècle. Sur les conseils de Georges Lefebvre, professeur d’histoire de la révolution française à la Sorbonne et admirateur de l’Esquisse, il s’engage dans la préparation d’une thèse d’histoire, soutenue en 1943 et publiée en 1944, La Crise de l’économie française à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution.

Postes occupés : 

Après le succès de sa première thèse, il a probablement envisagé une carrière à la faculté de droit comme en témoignent ses deux tentatives, sans succès, à l’agrégation de sciences économiques (1932 et 1934). Il doit suivre un parcours transversal qui passe par l’Ecole pratique des hautes études où, en 1935, il remplace François Simiand comme chargé de cours pour un enseignement intitulé Histoire et statistique économique. En 1937, il est nommé directeur d’études à l’EPHE. A l’initiative de Pierre Renouvin, il entre à la Sorbonne en 1941-1942 comme suppléant de Marc Bloch à la chaire d’histoire économique. Après la mort de ce dernier, il reprend sa chaire à partir de septembre 1945. Il dirige également l’Institut d’histoire économique et sociale, fondé par Marc Bloch, de 1945 à 1967. Il devient également directeur d’études à la VIème section de l’EPHE en 1947. A cela s’ajoute un rôle majeur dans les commissions de recrutement du CNRS.

En 1964 il reçoit le titre de docteur honoris causa de l’Université de Cracovie, et en 1979 le prix Balzan pour l'histoire. Au cours de sa longue retraite, il consacre une grande partie de son activité aux sociétés savantes dont il se sentait le plus proche, soit par leur objet, soit pour leur engagement militant. Il est ainsi le premier président de la Société d'études jaurésiennes (1959-1981). En 1982 il succède à Albert Soboul à la présidence de la Société des études robespierristes. Il est membre des Amis de Léon Blum et de la Société d’Histoire de la Révolution de 1848 et du Comité du CNRS pour le Bicentenaire.

Il a également exercé un rôle essentiel dans l’enseignement universitaire. Professeur hors pair, doté d’une grande éloquence, il savait charmer aussi bien dans son enseignement académique que dans les conversations particulières. Selon l’expression célèbre de Pierre Chaunu, au début des années 1970, « toute l’école historique française est labroussienne ». Il a eu un rôle notable dans l’historiographie française jusqu’aux années 1970 par le nombre considérable de directions de thèse dont beaucoup furent soutenues par des historiens français importants (thèses sur le XVIIIè siècle comme celles de Pierre Goubert, Pierre Vilar, Emmanuel Le Roy Ladurie ou Jean-Claude Perrot, mais aussi sur le XIXè siècle comme celles de Maurice Aghulon, Michelle Perrot, ou Adeline Daumard). Certains ont pu parler d’une départementalisation de l’histoire de France (Jacques Rougerie, « Faut-il départementaliser l’histoire de France ? », Annales ESC, 1966) car beaucoup de ces thèses sont des monographies régionales ou urbaines, le cadre géographique restreint permettant d’examiner « à la Labrousse » la société totale et l’articulation de son fonctionnement en plusieurs étages, l’économique, le social, le mental.

 

Champ chronologique
Champ chronologique : 
XVIIIe-XIXe
Précisions sur le champ chronologique : 

Les deux thèses de C-E Labrousse portent sur le XVIIIè siècle mais, après la guerre, ses centres d’intérêt se déplacent vers le XIXè siècle, en particulier la première moitié.

Perspectives critiques et méthodologiques

Si C-E Labrousse a toute sa vie été fidèle sur le plan politique au socialisme, son rapport au marxisme comme source intellectuelle est resté limité. « Marx ne pèse pas lourd dans ma première formation idéologique », écrit-il. Son maître à penser du point de vue méthodologique, celui qu’il cite le plus souvent, c’est François Simiand. « Mes liens avec Simiand ont été avant tout méthodologiques. C’est-à-dire essentiels ».

L’apport de Labrousse à l’étude de la société et de l’économie française du XVIIIe siècle est d’abord méthodologique. A la suite et sous l’influence de Simiand, il élabore une méthode rigoureuse d’histoire quantitative qui le conduit à une réflexion sur les temporalités, en particulier la recherche de régularités dans les mouvements temporels, et sur la causalité des phénomènes par le repérage dans les séries d’antécédences et de concomitances. Un autre apport important est qu’il élabore un modèle d’histoire économique et sociale qui articule structure et conjoncture. Les transformations économiques, du court terme (en particulier la crise d’ancien type, notion dont il est l’inventeur) jusqu’au long terme (le « beau XVIIIe siècle », repérable dans les séries de prix), génèrent des évolutions sociales souvent causes d’antagonismes profonds, lesquels peuvent provoquer des crises politiques, en particulier la Révolution française. Dans un article important (« Comment naissent les révolutions ? ») publié pour le bicentenaire de 1848, il montre comment cet enchaînement qui va de l’économique (avec les crises de sous-production agricole) au social, et du social au politique contribue à expliquer les trois révolutions de 1789, 1830 et 1848.

Après 1950, ses intérêts de recherche évoluent vers le XIXè siècle et l’histoire sociale, comme en témoignent le nombre croissant de thèses qu’il dirige portant sur le XIXè siècle. On notera cependant un élargissement des thématiques au-delà du socio-économique. La thèse de Georges Dupeux sur le Loir-et-Cher entre 1848 et 1914, très labroussienne dans sa méthode, est tournée vers le politique ; celle de Maurice Agulhon porte, à la suggestion de Labrousse, sur les origines de la tradition républicaine en Provence ; celle de Michelle Perrot consacrée aux ouvriers en grève échappe au cadre de la monographie ; quant à celle d’Alain Corbin – dirigée par Bertrand Gille mais avec l’aval de Labrousse –, elle s’affranchit des problématiques labroussiennes pour ouvrir vers l’histoire culturelle.

Les années d’après-guerre sont aussi celles d’un certain éloignement de la recherche du fait de ses multiples fonctions universitaires et d’enseignement. Il continue cependant à tenir un rôle central dans l’évolution de l’histoire sociale, en particulier avec le rapport qu’il prononce à Rome en 1955 au Xème Congrès International des Sciences Historiques. Il s’agit du plan d’une enquête sur la bourgeoisie entre XVIIIe et XIXe siècle. Il propose comme objectif essentiel une « histoire statistique des groupes bourgeois ». Sa démarche part du refus de se laisser enfermer par une définition juridique ou économique (propriétaires des moyens de production, rentiers, etc.) au profit d’une approche résolument empirique et concrète. Il s’agit de « dénombrer, classer, hiérarchiser » les individus en mobilisant une multitude de sources (alors peu utilisées) afin d’échapper à toute forme d’anachronisme ou de définition a priori : listes électorales de la monarchie censitaire, archives fiscales, archives notariales, sources démographiques, etc. Ces questions donnent lieu à de nombreux débats (« L’Histoire sociale. Sources et méthodes », 1965 ; « Ordres et classes », 1967). Cette volonté de recomposition statistique et cumulative du réel afin d’éviter les « définitions théologiques préalables » sur ce que sont les catégories sociales est remise en question une dizaine d’années plus tard, à partir de la fin des années 1960 avec la prise de conscience que les catégories de classement sont aussi des constructions sociales et que les données statistiques mobilisées sont autant d’indices indirects à interpréter.

Objets d'étude
Thèmes : 

Histoire quantitative ; méthodes statistiques d’analyse temporelle ; structure-conjoncture ; mercuriales et prix ; crises économiques ; Révolution française ; Révolution de 1848 ; histoire sociale ; groupes sociaux ; bourgeoisie.

Bibliographie

Primaire

Autre : 

1921

A : « Comment évoluent les guerres dites de "défense nationale" », Les cahiers du propagandiste, 1, École du propagandiste, Paris, Fédération de la Seine, p. 10-15.

B : « Comment la Révolution française explique et justifie avec éclat l’héroïque histoire de la Révolution russe », L’Humanité, 6, novembre, p. 4-5.

 

1922

« La marche au socialisme : le petit bourgeois, espèce en voie de disparition », L’Humanité, 19 février 1922.

 

1925

« Chez les communistes », Le cri du Travailleur du Tarn, 31 janvier.

 

1931

« Le prix du blé en France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, d’après les états statistiques du Contrôle général », Revue d’histoire économique et sociale, 19, p. 133-211.

 

1933

Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIe siècle, Paris, Dalloz, 2 vol. (réédition Archives contemporaines, Paris, 1984).

 

1937

A : « Le mouvement des prix au XVIIIe siècle : les sources et leur emploi », Bulletin de la Société d’histoire moderne, 17, mars, p. 234-240, et avril, p. 4.

B : « Quelques observations sur la lecture des courbes économiques », Annales historiques de la Révolution française, 82, juillet-août, p. 330-341.

 

1938

« A propos du cent-cinquantenaire de la Révolution française. Observations complémentaires sur les sources et la méthodologie pratique de l’histoire des prix et des salaires au XVIIIe siècle », Revue d’histoire économique et sociale, 24, p. 289-308.

 

1939

A : « Recherches sur l’histoire des prix en France de 1500 à 1800 », Revue d’économie politique, 53, mars-avril, p. 828-841.

B : « Prix et structure régionale. Le froment dans les régions françaises, 1782-1790 », Annales d’histoire sociale, 4, p. 382-393.

 

1940

A : « Comment contrôler les mercuriales ? Le test de concordance », Annales d’histoire sociale, 2, p. 117-130.

B : « Nécrologie de Marcel Marion », Revue historique, 3, p. 484-487.

C : « Un siècle et demi de hausse des prix agricoles (1726-1873). Présentation d’un nouvel indice général des prix », Revue historique, 3, p. 489-490.

1944

La crise de l’économie française à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution, t. I : Aperçus généraux. Sources, méthodes, objectifs. La crise de la viticulture, Paris, PUF (réédition PUF, Paris, 1990).

 

1945

Préface à A. Chabert, Essai sur le mouvement des prix et des revenus en France de 1798 à 1820, t. I : Les prix, Paris, Librairie de Médicis, p. I-IX.

 

1946

A : Les cours de Sorbonne, La politique financière et économique de l’Assemblée constituante, 1789-1791, fasc. I, Paris, Centre de documentation universitaire.

B : « La montée du socialisme (1848-1945) », Revue socialiste, 1, p. 18-27.

C : « Géographie du socialisme (13 mai 1849-2 juin 1946) », Revue socialiste, 1, p. 137-148.

 

1947

« Semaine d’études du Parti socialiste SFIO », Meung-sur-Loire.

 

1948

A : « Les deux révolutions de 1848 », Revue socialiste, 17-18, janvier-février, p. 1-6.

B : « 1848-1830-1789. Comment naissent les Révolutions ? », Actes du Congrès historique du centenaire de la Révolution de 1848, Paris, p. 1-29.

 

1949

A : Les cours de Sorbonne, Le mouvement ouvrier et les théories sociales en France de 1815 à la fin du XIX° siècle, Paris, Centre de documentation universitaire.

B : « La propagande napoléonienne avant le coup d’Etat du deux décembre : un premier national-socialisme », colloque Il 1848 nella storia d’Europa, 4-10 octobre 1948, Atti, Accademia Nazionale dei Lincei, Rome, p. 313-328.

 

1950

Préface à H. Heaton, Histoire économique de l’Europe. Des origines à 1750, Paris, A. Colin, p. V-X.

 

1951

A : Comité international des sciences historiques, IX° Congrès international des sciences historiques, Paris, 28 août-3 septembre 1950, Section Histoire économique II, Actes, Paris, A. Colin, p. 101-103 et 107-109.

B : Préface à R. H. Tawney, La religion et l’essor du capitalisme, Paris, M. Rvière, p. IX-XIX.

C : Université de Paris, Institut d’études politiques, Histoire du socialisme (notes de cours), 1951-1952, Paris, Centre universitaire de polycopiage.

 

1952

Les cours de Sorbonne, Origines et aspects économiques et sociaux de la Révolution française 1774-1791, fasc. I et II, Paris, centre de documentation universitaire.

 

1953

A : Le XVIIIe siècle. Révolution intellectuelle, technique et politique (1715-1815), t. V de l’Histoire Générale des Civilisations (avec Roland Mousnier), Paris, PUF.

B : « Villes et campagnes. Civilisation urbaine et civilisation rurale en France », dans George Friedman (dir.), Deuxième semaine sociologique organisée par le Centre d’études sociologiques du CNRS, Paris, 1951, p. 3-39.

C : « La révolution démographique du premier tiers du XVIIIe siècle », résumé de la communication, séance du 17 mai 1953, Association pour l’histoire de la civilisation, Association Marc Bloch, n. 3-4.

 

1954

A : Les cours de Sorbonne, Aspects de l’évolution économique et sociale de la France et du Royaume-Uni de 1805 à 1880, Paris, centre de documentation universitaire.

B : Préface à Pierre Léon, La naissance de la grande industrie en Dauphiné (fin du XVIIIe siècle-1869), Paris, PUF, p. V-XIV.

 

1955

A : « Voies nouvelles pour une histoire de la bourgeoisie occidentale aux XVIIIe et XIXe siècles (1700-1850) », Relazioni del X Congresso Internazionale di scienze storiche, Rome-Florence, Relazioni, vol. 4, p. 365-396 ; Atti, p. 514-531.

B : « Le mouvement du salaire en France de 1815 à 1870 », L’Information historique, 2, p. 79-80.

 

1956

A : « Panoramas de la crise », dans Aspects de la crise et de la dépression de l’économie française au milieu du XIXe siècle, 1846-1851, Etudes sous la direction de E. Labrousse, « Bibliothèque de la Révolution de 1848 », t. XIX, La Roche-sur-Yon, p. III-XXIV.

B : Préface à N. G. Svoronos, Le commerce de Salonique au XVIIIe siècle, Paris, PUF, p. VII-IX.

 

1958

Préface à H. U. Faulkner, Histoire économique des Etats-Unis d’Amérique, des origines à nos jours, Paris, PUF, p. VII-XV.

 

1959

A : « Les orientations de la recherche historique. Enquête du CNRS », Revue Historique, t. CCXXII, fasc I, p. 19-50 (en collab. avec M. Schneider, F. Braudel et P. Renouvin).

B : « Conférence en l’honneur de Jean Jaurès, 100e anniversaire de sa naissance. Discours de E. Labrousse », Cahiers des droits de l’homme, 5-6, juin-juillet, p. 49-51.

C : Préface à Georges Weulersse, La physiocratie à la fin du règne de Louis XV, 1770-1774, Paris, PUF, p. VII-XI.

1960

A : « Georges Lefebvre (1874-1959) », Annales ESC, n° 1, p. 1-8.

B : « Avenir de Jaurès », Bulletin de la société d’études jaurésiennes, juin, p. 1-3.

 

1961

A : Préface à R. Estivals, Le dépôt légal sous l’Ancien Régime de 1537 à 1791, Paris, Librairie M. Rivière, p. I-III.

B : « Ce colloque, un commencement », dans Le militant ouvrier français de la seconde moitié du XIXe siècle, Colloque de l’Institut français d’histoire sociale, 1960, Le Mouvement social, numéro spécial, 33-34, p. 4-6.

C : « Dialectique et multitude », Le Monde, 20 décembre, p. 10.

 

1962

A : Les cours de Sorbonne, Le paysan français des physiocrates à nos jours, Paris, Centre de documentation universitaire.

B : « Un grand débat historique. L’historien face à son temps », La Pensée, 101, janvier-février, p. 30-35.

C : Préface à Georges Dupeux, Aspects de l’histoire sociale et politique du Loir-et-Cher, 1848-1914, Paris-La Haye, Mouton, p. I-XII.

D : « Présentation », Le Mouvement social, 39, avril-juin, p. 2-5.

 

1964

Préface à G. Haupt, La Deuxième Internationale, 1889-1914. Etude critique des sources, Paris-La Haye, Mouton, p. 11-13.

 

1965

A : « Eléments d’un bilan économique : la croissance dans la guerre », XIIe Congrès international des sciences historiques, Vienne, 1965, Rapports, t. I, Verlag Ferdinand Berger & Söhne, p. 437-497.

B : « Jaurès et la nation », Actes du colloque organisé par la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse et pas la société d’études jaurésiennes, Toulouse, Association des publications de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse, 1965, p. V-X.

C : Préface au VIIIe colloque d’histoire sur l’artisanat et l’apprentissage, Annales de la faculté des lettres et sciences humaines, Aix-en-Provence, Ophrys, p. 1-6.

 

1966

« The Evolution of Peasant Society in France from the Eighteenth Century to the Present », dans E. M. Acomb et M ; L. Brown (dir.), French Society and Culture Since the Old Regime, Nex-York, Chicago, Holt, Rinehart and Winston Inc., p. 44-64.

 

1967

A : Niveau de culture et groupes sociaux, Colloque organisé par l’Ecole Normale Supérieure de Paris (7-9 mai 1966), Paris-La Haye, Mouton, p. 277-278.

B : L’Histoire sociale. Sources et méthodes, Colloque organisé par l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, 1965, Paris, PUF, (sept interventions écrites).

 

1968

A : « Dans l’horizon historique de Jaurès : l’histoire en marche de la Révolution française au socialisme », La Pensée, 142, p. 5-26.

B : La Première internationale. L’institution, l’implantation, le rayonnement, Colloque international du CNRS, 1964, Editions du CNRS, p. 17-21 et 491-493.

C : « Structure et mouvement en histoire », Raison présente, 7, mai, p. 46-49.

D : Préface à J. Maitron et C. Chambelland, Syndicalisme révolutionnaire et communisme. Les archives de Pierre Monatte, Paris, Maspero, p. 3-5.

 

1969

A : « Georges Lefebvre dans l’évolution de l’historiographie française », Annales historiques de la Révolution française, 198, p. 549-556.

B : « Le socialisme et la Révolution française », Préface à Jean Jaurès, Histoire socialiste de la Révolution, Paris, Editions sociales, p. 9-34.

C : Présentation à F. Rude, L’insurrection lyonnaise de novembre 1831. Le mouvement ouvrier à Lyon de 1827 à 1832, Paris, Editions Anthropos.

 

1970

A : Le prix du froment en France au temps de la monnaie stable (1726-1913), (en collab. avec F.-G. Dreyfuss et R. Romano), Paris, SEVPEN.

B : Histoire économique et sociale de la France (dir. avec F. Braudel), t. II : Des derniers temps de l’âge seigneurial aux préludes de l’âge industriel, Paris, PUF (réédition Quadrige, Paris, PUF, 1993).

C : Débat sur les origines du Parti Communiste français, « Le choc d’événements à dimension mondiale », La Nouvelle Critique, 220, nouvelle série, 39, p. 29-30.

 

1971

A : Préface à J.-B. Marcellesi, Le Congrès de Tours. Etude socio-linguistique, Paris, Le Pavillon, p. 9-14.

B : « Sur quelques aspects de la conception jaurésienne de l’histoire », Bulletin de la société d’études jaurésiennes, 41, p. 2-8.

C : CERM, Cent ans après la Commune. Problèmes de la révolution socialiste en France, Semaine de la pensée marxiste (22-29 avril 1971), Paris, Editions sociales, p. 172-182.

 

1972

A : « Présentation des problèmes », dans Le centenaire de la Commune de Paris. Le socialisme français et l’Europe centrale, Actes du colloque organisé par le Centre d’études de la civilisation française de l’Université de Varsovie (avril 1971), Warszawa, Wydawnictwa Uniwersytetu warszawskiego, p. 31-41 et 74-282.

B : « Saint-Simon et saint-simonisme », Encyclopédie Universalis, Paris.

C : Postface à La Commune de 1871, Actes du colloque universitaire pour la commémoration du centenaire, Paris, 1971, Le Mouvement social, 79, avril-juin, p. 79-93, 239 et 343-348.

D : Préface à Maurice Lévy-Leboyer, Le revenu agricole et la rente foncière en Basse-Normandie. Etudes de croissance régionale, Paris, Klincksieck, p. VII-XI.

D : « A propos des sciences humaines », La Pensée, 165, p. 29-30.

 

1973

A : « En guise de toast à Fernand Braudel : aux vingt-cinq ans de La Méditerranée », dans Mélanges en l’honneur de Fernand Braudel, Toulouse, Privat, t. I, p. 7-17.

B : « Socialisme », Encyclopédie Universalis, Paris.

C : Ordres et classes, Colloque d’histoire sociale (Saint-Cloud, 24-25 mai 1967), Paris, Editions de l’EPHE, 1973, p. 11 et 267-269.

 

1975

Préface à S. Ginsburg, Raymond Lefebvre et les origines du communisme français, Paris, Editions Tête de Feuilles, p. VII-X.

 

1976

A : « Sismondi et l’amorce de la sécurité sociale sous la Révolution française », dans J. Weiller (dir.), « Histoire, socialisme et critique de l’économie politique », Economies et sociétés, X, 6, juin, p. 1277-1278.

B : Histoire économique et sociale de la France 1789-années 1880 (dir. avec F. Braudel), vol. II, t. III : L’avènement de l’ère industrielle (réédition Quadrige, Paris, PUF, 1993).

C : Préface à J ;-B ; Dumay, Mémoires d’un militant ouvrier du Creusot, 1841-1905, Presses Universitaires de Grenoble, Maspeo, p. V-X.

D : « Le zéro et l’infini », préface à F. P. Codaccioni, De l’inégalité sociale dans une grande ville industrielle : le drame de Lille de 1850 à 1914, Lille, Université de Lille, p. I-VI.  

 

1978

A : « Sur les jugements de l’histoire », Cahiers Léon Blum, décembre 1977-mars 1978, p. 3-4.

B : « Georges Haupt, historien français du socialisme international », Cahiers du monde russe et soviétique, XIX, 3, p. 217-220.

 

1979

« Jean Jaurès a vingt ans », Bulletin d’études jaurésiennes, 75, p. 4-5.

 

1980

A : Préface à M. Vovelle, Villes et campagnes au XVIIIe siècle. Chartres et la Beauce, Paris, Editions sociales, p. 5-13.

B : « À Robert Laurent », dans Mélanges Laurent. Etudes économiques et rurales offertes en hommage par ses collègues et anciens étudiants, Montpellier, Université Paul Valéry, s. p.

 

1981

Léon Blum : chef du gouvernement (1936-1937), (P. Renouvin et R. Rémond, dir.), Colloque de mars 1965, Paris, Presses de la FNSP, p. 413-417.

 

1982

A : « A. Soboul », Bulletin d’études jaurésiennes, 87, p. 4.

B : « Les histoires sociales d’Albert Soboul », Annales historiques de la Révolution française, 54, 250, p. 527-536.

 

1984

A : « Quand Pierre Goubert se révéla », dans La France d’Ancien Régime. Etudes réunies en l’honneur de P. Goubert, Paris, Privat, p. 341-344.

B : Préface à D. Woronoff, L’industrie sidérurgique en France pendant la Révolution et l’Empire, Paris, Ed. de l’EHESS, p. 5-9.

C : « Présentation » (70ème anniversaire de la mort de Jean Jaurès), Bulletin d’études jaurésiennes, 94, p. 3.

Secondaire

Mélanges : 

Maurice Agulhon, « Ernest Labrousse, historien social (XIXème siècle) », Annales historiques de la Révolution française, 276, 1989, pp. 128-131.

Maurice Aymard, « Labrousse », dans J. Le Goff, R. Chartier et J. Revel (dir.), La Nouvelle histoire, Paris, Retz-CEPL, 1978, pp. 301-304.

Maria Novella Borghetti, L’œuvre d’Ernest Labrousse. Genèse d’un modèle d’histoire économique, Paris, Editions de l’EHESS, 2005.

R. Bourderon, « Labrousse », Cahiers d’histoire de l’Institut des recherches marxistes, 33, 1988, p. 4.

Jean Bouvier, « Labrousse », dans André Burguière (dir.), Dictionnaire des sciences historiques, Paris, PUF, 1986, pp. 407-408.

Fernand Braudel et Pierre Chaunu (dir.). Conjoncture économique, structures sociales. Hommage à Ernest Labrousse, Paris, La Haye : Mouton, 1974.

Marina Cedronio, « Ernest Labrousse nella storiografia della Rivoluzione », dans M. Cedronio (dir.), Ernest Labrousse. Come nascono le rivoluzioni. Economia e politica nella Francia del XVIII e XIX secolo, Torino, Boringhieri, 1989, pp. XXI-LXXVII.

Christophe Charle, « Entretiens avec Ernest Labrousse », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 32/33, 1980, pp. 111-125.

Adeline Daumard, Michelle Perrot, François Caron et Pierre Saly, Présence de Labrousse, Paris, Association des historiens contemporanéistes, 1989.

France Culture, « Ernest Labrousse, père de l’histoire économique et sociale », 5/10/1995.

Jean-Yves Grenier et Bernard Lepetit, « L’expérience historique. A propos de C. E. Labrousse », Annales ESC, nov.-déc. 1989, pp. 1337-1360.

Philippe Lacombrade, Camille-Ernest Labrousse : histoire et politique, 1895-1925, Mémoire de maîtrise, Paris VII, 1990.

Pascal Saly, « Réflexions sur un héritage. Ernest Labrousse et le marxisme », Cahiers d’Histoire de l’Institut des recherches marxistes, 39, 1989, pp. 3-33.

Michel Vovelle, « La mémoire d’Ernest Labrousse », Annales historiques de la Révolution française, 1989, 276, pp. 99-107.